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- Le tome II du cycle l'Héritage est sorti il y a quelques temps en format poche, alors j'en profite pour mettre ce petit mot. Je sais que ce forum n'est pas le meilleur endroit pour parler de Christopher Paolini, si j'en juge l'opinion qu'ont de lui certaines personnes (que je ne nommerai pas Wink ). Mais j'aime bien me faire l'avocat du diable.
Autant je peux comprendre que l'on apprécie Hobb et son univers, autant j'ai du mal à voir comment un fan de fantasy avec un peu de background dans le genre peut trouver des excuses à Paolini.
Mais pourquoi pas, tous les coupables ont droit à un avocat.
Accroche toi Keren parce que du coup, j'ai beau jeu de me mettre dans la peau du procureur !
- Citation :
Je sais aussi que l'œuvre de Paolini ne révolutionnera pas la fantasy, ne serait-ce que parce qu'il navigue dans le sillage de Tolkien: des hommes, des nains, des elfes. Bon, il y a également quelques dragons, mais l'ensemble brille par son manque d'imagination. La psychologie des personnages est basique. Quand on demande à Eragon pourquoi il combat, il a du mal à répondre: c'est un héros pas tout à fait sans peur, presque sans reproches, mais surtout sans idéal. Dans ce tome II, l'Aîné, il ne se passe pas grand chose. - Spoiler:
Eragon effectue sa formation de dragonnier, apprend à se raser en utilisant la magie, puis quitte son maître quand il s'aperçoit que la grande bataille de l'Alagaësia se prépare
, un peu comme Luke Skywalker. Son cousin Roran, - Spoiler:
confronté aux Ra'zacs, décide de fuir avec tous les villageois à ses basques,
mais il n'y a que dans les derniers chapitres que l'action accroche vraiment le lecteur.
Alors c'est pas qu'il ne révolutionne pas le genre, ça c'est pas forcément un problème.
Brent Weeks ne révolutionne pas le genre
mais il apporte un souffle et une énergie.
Williams, Feist et Eddings par exemple ne font pas non plus des oeuvres réformatrices majeures mais au moins ils cherchent à divertir sans se pour autant se passer de la création d'un univers avec des règles un peu originales ou personnelles.
Nan s'il s'était contenté d'une resucée de Tolkien comme ce qui a été reproché longtemps à Terry Brooks avec Shannara soit. Mais non là c'est pauvre, copié et recopié sur tout ce qui peut avoir eu du succès. Il ne se contente pas de navbiguer dans le sillage comme tu dis : de Tolkien à Star Wars tu en parles toi-même il pille chez tout le monde toutes les idées possibles pour les fourrer dans une espèce de truc sans forme et sans originalité.
- Citation :
- Malgré ces insuffisances, j'ai lu ce livre avec plaisir. Pourquoi? Parce que l'écriture est superbe. Paolini a su décrire le monde des nains, et surtout celui des elfes, avec poésie. Les couchers de soleil sur le Du Weldenvarden sont splendides! Alors je considère ces 800 pages comme une longue méditation sur la beauté des mondes imaginaires.
Ben parfois la méditation c'est mieux seul chez soi pas en squattant le monde de l'édition fantasy et en donnant à croire que le genre se réduit à cela.
- Citation :
- D'autres auteurs savent ficeler un récit mais écrivent comme des pigistes du Journal de la Haute-Marne. Je pense par exemple à Kristin Cashore. Je m'attache à ses personnages mais ses descriptions sont si inconsistantes que j'ai l'impression d'évoluer dans un brouillard qui estomperait les formes. Or ce sont ces auteurs-là qui font passer la fantasy, aux yeux des gens sérieux, comme de la sous-littérature.
Alors là !!!
Cacher son manque d'inspiration derrière de belles envolées (pas tellement lyriques dans le premier tome en tout cas) cela ne rend pas le roman plus intéressant pour autant. Eragon est sans consistance parce qu'on se dit sans arrêt "mais il ressemble à qui, déjà ?" Même sa dragonne n'est pas "épaisse"
Voilà y'a pas d'épaisseur, juste un calque transparent de choses déjà vues.
Cashore voit ses romans classés en jeunesse, ce qui d'une est à mon sens une certaine forme de modestie que Paolini ne présente même pas et de deux une belle réussite puisqu'elle au moins propose un univers pas vu 12 000 fois de par la nature de son héroïne.
Alors que franchement dans le cas de Paolini, écrire avec un tel manque de maturité à 14 ans et se voir publié parce que Papa est dans la profession, si ça c'est pas être pistonné !!
Si justement Eragon était présenté en littérature jeunesse je crois que j'aurais plus d'indulgence parce que cela préparerait un peu le lecteur à une certaine "légèreté" (pour ne pas dire vide
)
Non pas que la littérature jeunesse mérite qu'on écrive moins bien mais parce que justement le jeune public n'a peut-être pas derrière lui la "culture" littéraire nécessaire à un peu plus de recul et de sens critique.
Ensuite ce qui tu nommes l'inconsistance de Cashore (alors qu'il ne lui faut pas des pages et des pages pour nous dépeindre son univers) est simplement un attachement à la psyché plus qu'au décor.
Je me fiche de savoir que le personnage va au marché dans une carriole de telle ou telle forme et qu'il apprend à nouer ses chaussures de la main gauche et les yeux bandés si au départ ce qui lui arrive ne réussit pas à me captiver.
Et c'est ce qui se passe avec Eragon : son histoire c'est celle des héros de Pern avant lui, de Pug et Thomas dans Feist, de Simon dans Tad Williams, le talent en moins.
Les pages sont d'un ennui et d'une platitude qui font tomber le livre des mains à la moindre distraction. Personnages archétypaux
copiés Quiconque a lu McCaffrey ne peut que s'indigner devant le pillage des scènes relatives aux dragons.
- Citation :
- Paolini est encore jeune. J'espère qu'il aura un jour le courage de quitter l'Alagaësia, qu'il travaillera son imagination et mettra son talent d'écrivain au service de la fantasy.
Oui moi aussi j'espère qu'il travaillera pas mal avant de se remettre à écrire !! Et qu'il aura pris suffisamment de maturité pour ne pas se contenter de plagier les histoires qui ont marqué son imaginaire.
C'est étrange tu disais qu'on ne pouvait pas toucher au "mythe" de Dracula comme le fait Meyer par exemple et là voilà un auteur qui pique toutes ses idées ailleurs, qui ne les retravaillent même pas et que tu trouves excellent
Alors évidemment si respecter le mythe cela veut dire faire pareil en moins bien, là avec Eragon on est servis.
Je trouve que le ressenti de Maërin sur le sujet est intéressant : lire Eragon à 12 ans pourquoi pas mais une fois que l'on a lu un peu plus que deux ou trois livres de fantasy comment se contenter d'un pâle imitateur lorsque l'on peut avoir de vrais créateurs d'univers comme Cashore justement !!