Laissez-moi vous présenter cette trilogie, bien que je n'en ai lu que le premier tome pour l'instant.
The Blade Itself est le premier roman de
Joe Abercrombie, un auteur anglais. Sorti en 2006 en Angleterre, ce premier tome de la trilogie a reçu de très bons retours. 5 ans plus tard, je me suis finalement penché dessus à mon tour. J'avais certains a priori sur ce que je pouvais y trouver et au final, cela n'a pas été du tout la lecture que j'imaginais. Une bonne lecture, je tiens à préciser.
The Blade Itself est un roman centré sur ses personnages, le wordbuilding est laissé en arrière-plan, sans pour autant être inexistant, au cours du roman on en apprends un peu plus sur le monde, qui reste encore mystérieux, mais dont on sens que les prochains tomes de la trilogie (et les autres placés dans le même univers, vu que l'auteur en est à 5 romans dans le même monde) nous en apprendront plus.
Donc parlons des personnages. On suit principalement 3 personnages, selon le principe du "un chapitre=un point de vue", bien que certains chapitres sautent de personnages en personnages quand l'histoire le demande. Il y a d'abord Logen Ninefingers, un barbare, avec une réputation de sanguinaire. Trahissant sa réputation, on découvre un homme lassé par les combats et sachant posé un œil critique sur son passé. Jezal dan Luthar est un peu son opposé, un jeune officier noble arrogant se préparant nonchalamment pour un fameux tournoi d'escrime. Et enfin l'Inquisiteur Glokta, mon personnage préféré, un ancien champion devenu l'ombre de lui-même après deux ans de torture dans les geôles de l'empire ennemi, physiquement détruit il est devenu lui-même un tortionnaire, tirant un peu de joie de voir les autres souffrir comme lui.
Il y a d'autres personnages point de vue, mais ils jouissent de moins d'exposition dans ce premier tome, sans doute que leur rôle sera plus important par la suite.
J'imaginais ce roman comme très gritty et très différent de la plupart des autres romans de fantasy. En fait la trame est assez classique, avec un monde de fantasy classique, un magicien mystérieux, de l'action, des combats, une guerre imminente et des personnages archétypaux. Somme toute de la fantasy épique classique (vous noterez la richesse de mon vocabulaire, bien qu'un rien classique). C'est le cas, mais il y a un petit côté gritty, les archétypes ne le restent pas forcément (en particulier il y a un intéressant twist avec un des personnages secondaires). Toutefois au final, rien d'incroyablement original, ça ressemble plus à un dépoussiérage de la fantasy d'il y a 30 ans avec le côté réaliste et non-manichéen actuel.
Cela est permis par la plume de Joe Abercrombie, qui a un style direct, avec de l'humour et de bonnes réparties, très à l'aise dans l'action. Il sait comment rendre ses personnages intéressants et attachants, malgré leurs défauts. Une bonne chose car le récit repose vraiment sur eux dans ce premier tome.
En effet en terminant The Blade Itself, il n'y a aucun doute qu'on est face au premier tome d'une trilogie. L'histoire n'a pas encore commencé, on a juste eu le droit à la présentation des personnages, les différentes trames ont principalement servi ce but et ça peut légitimement laisser sur sa faim. Mais la présentation est tout de même réussie. Comme je l'ai souligné plus tôt, ce roman dépoussière la fantasy épique et la suite s'annonce très intéressante maintenant que les choses se sont mises en mouvement.